Vers plus de réalisme grâce à la sobriété
- One Planet Lab

- il y a 4 jours
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Lorsque l’on suit les débats actuels sur la transformation écologique de notre économie et de nos modes de vie, un consensus ressort rapidement de nombreux échanges : « Nous avons besoin de plus d’innovations pour de meilleures technologies », tel est le credo adopté unanimement. Qu’il s’agisse de voitures électriques, de pompes à chaleur ou de viande de laboratoire, la majorité semble convaincue que c’est ainsi que nous pourrons résoudre nos problèmes environnementaux. Mais est-ce vraiment aussi simple ?
La cohérence concerne les nouvelles technologies. Pour reprendre l’exemple de l’automobile, si celle-ci devient électrique et n’a donc plus besoin d’essence, cela constitue une avancée supplémentaire face à la crise climatique. Ces deux méthodes peuvent contribuer à soutenir l’urgente transition écologique. Cependant, et c’est là que réside la véritable difficulté : ces deux stratégies sont systématiquement « englouties » par la croissance économique. Pour reprendre notre exemple, une voiture plus performante, voire électrique, représente une avancée. Cependant, si la production automobile continue d’augmenter, comme c’est actuellement le cas, cela contribue à une plus grande utilisation des ressources et de l’énergie, indépendamment du fait que chaque véhicule soit conçu pour consommer moins individuellement. Ce mécanisme, désigné sous le terme d’effet rebond, est documenté depuis plus de 150 ans et il demeure parfaitement d’actualité. Il apparaît donc clairement que l’efficacité et la cohérence, à elles seules, ne suffisent pas (cf. Rethink-Blog d’Ion Karagounis).
Et pourtant, l’efficacité et la cohérence sont généralement présentées comme les solutions, tandis que d’autres propositions visant à transformer les structures sociales et les comportements individuels sont jugées irréalistes. Or, il est établi depuis longtemps dans la communauté scientifique que la transformation doit reposer sur trois piliers : efficacité, cohérence et sobriété.
La sobriété consiste à mettre en place des actions et des dispositifs permettant de diminuer la consommation globale de ressources et d’énergie, en modifiant les modes de vie sociaux et économiques. Les innovations technologiques sont ainsi complétées par des innovations sociales. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) considère d’ailleurs désormais la sobriété comme une stratégie décisive dans la lutte contre la crise climatique.
Pour réussir la transition écologique, il est essentiel de reconnaître que la sobriété constitue une troisième stratégie indispensable, en plus des deux approches technologiques. Malheureusement, à rester dans le déni de réalité, que l’on appelle scientifiquement l’optimisme technologique, et qui consiste à rejeter toute innovation en dehors du domaine technologique, cela mène à un rejet systématique des transformations sociales. Cette vision ne prend pas en compte que c’est seulement la combinaison de ces trois stratégies qui permettra d’améliorer la qualité de vie.
Imaginons, par exemple, des quartiers urbains presque entièrement dépourvus de voitures, où la sécurité des enfants est assurée et où l’on privilégie principalement l’usage des bus électriques et le partage de véhicules, ou bien des immeubles anciens rénovés, dotés de technologies modernes comme les pompes à chaleur. Concevons également une alimentation saine, locale et de saison, axée avant tout sur les protéines végétales. Et lorsque de la viande est occasionnellement proposée, elle provient des régions alpines suisses, plutôt que d’être issue de laboratoires.
Le prochain article de blog sera publié au mois de décembre 2025.











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