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Fireside Chat avec Bea Albermann : imaginer une société centrée sur le bien-être plutôt que sur la croissance

Début octobre, un Fireside Chat réunissant Bea Albermann, médecin et experte en santé planétaire, et Leonard Creutzburg, codirecteur du One Planet Lab, a mis en lumière une évidence : notre santé, notre environnement et nos conditions sociales sont profondément interconnectés.


Leonard Creutzburg et Bea Albermann
Leonard Creutzburg et Bea Albermann

Bea Albermann mène des recherches sur la post‑croissance et la santé à l’Université de Lausanne. Elle a introduit le concept de santé planétaire. L’idée est que la santé humaine dépend directement d’écosystèmes vivants, de biodiversité intacte et d’un tissu social stable. Elle rappelle aussi que la Suisse, pays aux émissions élevées, porte une responsabilité particulière en matière de politique de santé durable et de protection climatique. Paradoxalement, notre système de santé, l’un des plus coûteux d’Europe,  est à l'origine d’environ 7 % des émissions nationales.


« L’hypertension peut être dangereuse,  tout comme les zones d’incertitude qui apparaissent lorsque nous dépassons les limites planétaires. »

Albermann souligne ensuite combien notre santé est influencée par nos conditions de vie : accès aux espaces verts, exposition aux îlots de chaleur, cadre de travail, niveau de revenus. Les personnes à très faibles revenus sont souvent les premières exposées aux risques environnementaux et sanitaires.


Les données scientifiques montrent par ailleurs que dans les pays où les inégalités sociales sont fortes, même les groupes les plus favorisés ne présentent pas de meilleurs indicateurs de santé. Réduire ces inégalités bénéficie donc à toute la société.


Un autre exemple vient de la comparaison internationale : en Suède, les personnes âgées jouissent d’un bien‑être plus élevé en fin de vie qu’en Suisse, alors même que le système de santé suédois est moins polluant. Le lien entre "croissance économique" et "meilleure santé" n’existe que jusqu’à un certain seuil. Au‑delà, la croissance supplémentaire n’améliore plus les indicateurs de santé.


À la question de savoir si la politique de santé devait concerner toutes les politiques publiques, Albermann répond sans hésiter : oui. Le principe « Health in all policies » défend une approche holistique qui intègre la santé dans chaque domaine décisionnel. Par exemple, développer les pistes cyclables favorise non seulement la mobilité douce, mais réduit aussi les risques cardiovasculaires.


Ce Fireside Chat rappelle une réalité essentielle : protéger notre environnement, prévenir les risques et agir tôt sont des leviers puissants de santé publique. Pourtant, en Suisse, à peine 3 % des dépenses de santé sont consacrées à la prévention.


Prévenir plutôt que guérir devrait être le cœur de notre système. Protéger l’environnement est une nécessité sanitaire et un droit humain fondamental.

Découvrez l’échange complet sur Youtube (en allemand)




 
 
 

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