Comment ramener l'économie dans les limites planétaires : dialogue informel avec Timothée Parrique et Thomas Vellacott
- LaureneDescamps
- 19 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juil.

Le 16 juin, nous avons eu le plaisir d'accueillir l'économiste Timothée Parrique pour un dialogue informel ("Fireside chat") avec Thomas Vellacott, CEO du WWF Suisse, et Laurène Descamps, co-directrice du One Planet Lab. Le thème « Comment parvenir à une économie dans les limites de la planète » a attiré plus de 130 personnes issues d'horizons très divers.
Voici les points qui sont ressortis de cette discussion.
La décroissance est un concept macroéconomique
Cela signifie qu'elle décrit ce qui se passe dans l'ensemble. Si nous réduisons ou éliminons délibérément les activités à forte intensité d'émissions et de ressources, la taille globale de l'économie doit diminuer.
La décroissance est donc inévitable au niveau macroéconomique : soit nous subissons une récession non planifiée due à l'effondrement des écosystèmes, soit nous planifions démocratiquement une réduction de la production globale afin de préserver l'habitabilité de la Terre.
Il n'existe toujours pas de preuves empiriques d'un découplage général entre la croissance économique et l'extraction des ressources, et nous ne pouvons plus attendre en espérant que ce processus (c'est-à-dire la croissance verte) commence bientôt.
Suivre la voie de la sobriété (suffisance) et de la décroissance est le moyen le moins risqué de transformer notre économie surexploitée et d'éviter un effondrement.
Cette approche est réversible : si nous développons à l'avenir des technologies permettant une consommation durable, nous pourrons revenir à nos anciennes habitudes.
Cependant, si nous dépassons les limites de notre planète et sommes confrontés à des événements plus extrêmes et plus irréguliers, nous ne pourrons jamais retrouver le niveau de vie dont nous avons bénéficié au cours des dernières décennies.

Transposer la décroissance du niveau macro au niveau méso
Ceci ne veut pas dire que toutes les entreprises, tous les produits ou tous les services doivent réduire leur taille. Ça veut dire : décider démocratiquement, sur la base de preuves scientifiques, quelles industries à forte intensité de ressources et d'émissions doivent être réduites ou arrêtées, et lesquelles doivent être développées.
Nous devons utiliser un langage réfléchi pour impliquer les entreprises dans cette transition. Pour les entreprises individuelles, plutôt que de présenter ça comme une opposition entre « croissance et décroissance », nous devrions nous concentrer sur des objectifs tels que le bien-être et la régénération, et aligner les incitations en conséquence.
La post-croissance décrit le type d'économie auquel nous aspirons
Une partie de cette économie future existe déjà aujourd'hui, par exemple certaines coopératives alimentaires, la tarification progressive de l'eau (où le premier mètre cube est gratuit, puis devient exponentiellement plus cher), les communautés de partage d'objets et bien d'autres encore.
Nous devons travailler à les renforcer, les connecter et les développer.
L'organisation de notre économie repose sur une histoire d'idéologies et de discours
Nous avons souvent tendance à l'oublier. Nous pouvons et nous devons changer les règles du jeu. Mais ce processus doit se faire de manière démocratique. Parmi les mesures politiques à préconiser figurent la réduction du temps de travail, le rationnement de certaines industries, produits et services, la taxation des produits à forte intensité d'émissions et la redistribution des richesses.
L'objectif est de répondre aux besoins fondamentaux des gens sans dépasser la biocapacité de notre planète.
Si vous souhaitez visionner l'intégralité de l'échange, rendez-vous sur YouTube.
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